De quelle définition les musées ont-ils besoin ?

Sous-titre
Paris, Grande galerie de l'évolution - 10 mars 2020
Journée des comités de l'ICOM

PROPOS

L' Assemblée générale extraordinaire du Conseil international des musées (ICOM) décidait le 7 septembre dernier à Kyoto de reporter son vote sur la "nouvelle définition du musée", laquelle avait suscité d'intenses débats dont la presse internationale a largement rendu compte.

En quelques mots, inspirés par une vision assez critique des musées du 20ème siècle - notamment occidentaux - la « nouvelle » définition proposait de déplacer le centre de gravité des musées : d’institutions conservant des collections et dédiées à la transmission aux publics de leur patrimoine artistique, historique, scientifique, naturel, le musée devenait lieu polyvalent, au service des droits humains dans leur ensemble. Une proposition en rupture avec la définition qui figurait jusque-là dans les statuts de l’ICOM et les textes réglementaires de nombreux pays membres, prenant ses distances avec l’ancrage professionnel de l’organisation, et qui a provoqué un report de discussion. Une grande majorité des membres a mesuré qu’au-delà des mots qu’ils découvraient, c’était leur vision commune des musées de demain, de leurs missions, de leur déontologie propre qui se trouvait mise en question.  

Parmi les 4000 représentants des comités nationaux et internationaux de l’ICOM présents, sur les 44 000 que compte l’organisation dans 135 pays, nombreux sont repartis avec un sentiment d’urgence à redéfinir, non pas tant le mot « musée », que ce qui lie les musées entre eux et leurs perspectives d’avenir partagé : la « définition » est un outil opérationnel, non une parabole ; comme outil, elle doit être simple et consensuelle, et évidemment exempte de malentendus, de termes flous ou de lacunes.
Parvenir à définir ce qui rapproche les musées dans un projet commun est un autre enjeu, décisif pour une organisation mondiale qui les représente :

  • Qu’est-ce qui fait la singularité d’un musée aujourd’hui et le distingue d’autres lieux « polyphoniques et inclusifs », comme il s’en crée chaque jour dans toutes les régions du monde (centres culturels, salles de spectacle…) ?
  • En quoi les « collections » et le travail spécifique qu’elles requièrent sont-elles précisément ce qui fait le sens des musées et la force du lien social qu’ils suscitent ?
  • Quelles nouvelles compétences et qualifications fondent aujourd’hui l’excellence professionnelle garante de la confiance que les publics accordent aux musées, pour transmettre leur histoire ?
  • Quelle actualisation du code de déontologie, culture commune des professionnels de musée, est rendue nécessaire par ces changements à l’œuvre ?  

Depuis Kyoto, ces questions ont pris place, parfois intensément, au sein des nombreux comités de l’ICOM et même au-delà, avec d’autres organisations professionnelles de musées et entre acteurs culturels, journalistes, associations, responsables publics… C’est le fruit de ces travaux qu’ICOM France se propose de recueillir, en mars, à Paris. Bien sûr, il s’exprimera des convictions et des propositions différentes voire divergentes. Parmi les 135 pays membres de l’ICOM, que de modèles culturels différents ! Il ne s’agit pas de vouloir harmoniser. Il s’agit d’avancer dans une même direction et de porter des valeurs qui rassemblent. C’est cela qui fait l’unité de l’ICOM depuis plus de 70 ans et permet aux professionnels, quelle que soit leur position dans leur organisation et la position de leur organisation dans leur pays, de dialoguer et d’exercer leur métier.

La journée de travail s'est consacrée à donner la parole aux représentants des comités nationaux et internationaux et des alliances qui ont animé des discussions avec leurs membres depuis six mois : positions exprimées, attentes et propositions pour la suite. Des tables rondes ont permis de comparer les approches et de relancer la démarche prospective.

INTERVENTIONS

Ouvertures officielles 

Bruno David président du Muséum national d’histoire naturelle
Regina Schulz présidente du Conseil consultatif de l’ICOM

Présentation de la journée et de ses objectifs

Juliette Raoul-Duval présidente d’ICOM France

Introduction 

François Mairesse professeur à l’université Sorbonne Nouvelle

Présentation des comités

Modération : Marie-Laure Estignard, directrice du musée des Arts et Métiers 

Rapport de Florence Le Corre, conservatrice du patrimoine

Introduction juridique

Marie Cornu, Juriste et directrice de recherche au CNRS / ou son représentant

Introduction lexicale

Jean-Louis Chiss, Professeur à l’université Sorbonne Nouvelle

Table ronde 1 : A quoi sert une définition du musée par l'ICOM ?

Modération : Emilie Girard, vice-présidente d'ICOM France

Présentation des résultats de l’enquête ICOFOM

Marion Bertin, secrétaire d’ICOFOM

Table ronde 2 : Comment élaborer une vision commune - qu'est-ce qui nous unit ?

Modération : Emilie Girard, vice-présidente d'ICOM France

Conclusions

Juliette Raoul-Duval, ICOM France

Recommandations

ICOM France, ICOM Allemagne, ICOM Europe & ICOFOM

ANNEXES

Documents de la matinée

Tableau récapitulatif des interventions

ICOM Allemagne, ICOM Autriche, ICOM Azerbaïdjan, ICOM Bangladesh, ICOM Belgique, ICOM Burkina Faso, ICOM Croatie, ICOM Equateur, ICOM Espagne, ICOM Estonie, ICOM France, ICOM Géorgie, ICOM Grèce, ICOM Irlande, ICOM Israël, ICOM Italie, ICOM Lettonie, ICOM Luxembourg, ICOM Pays-Bas, ICOM Pologne, ICOM Portugal, ICOM Slovaquie, ICOM Suisse, ICOM Turquie, ICOM Ukraine, AVICOM, CECA, CIDOC, CIMCIM, CIMUSETCOSTUME, DEMHIST, GLASS, ICFA, ICMAH, ICMEMOICOFOM, ICR, INTERCOM, MPR.  

Documents de l'après-midi

Table-ronde 1 - À quoi sert une définition des musées pour / par l’ICOM ?

Modération : Emilie Girard, directrice scientifique et des collections du MuCEM - Vice-présidente d'ICOM France
Rapporteur : Céline Chanas, présidente de la FEMS

Intervenants : Daniele Jalla (ICOM Italie) ; Ech-Cherki Dahmali (ICOM Maroc / ICOM Arabe) par Skype ; Arja van Veldhuizen (ICOM Pays-Bas) ; Marie-Clarté O’Neill (CECA) ; Philippe Büttner (ICOM Suisse) ; Markus Walz (ICOM Allemagne)

Table-ronde 2 - Comment élaborer une vision commune : qu’est-ce qui nous unit ? Place du Code de déontologie…

Modération : Alberto Garlandini, vice-président d’ICOM international (par vidéo) et Emilie Girard, directrice scientifique et des collections du MuCEM - Vice-présidente d'ICOM France

Intervenants : Burçak Madran (ICMAH) ; Chedlia Annabi (ICOM Tunisie) par Skype ; Koré Escobar Zamora (ICOM Espagne) ; Alexandre Chevalier (ICOM Belgique) ; Elke Kellner (ICOM Autriche) par Skype

Synthèse des présentations de la Journée des comités par Markus Walz