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Cycle de débats virtuels : "Réouvertures, où en êtes-vous?" - Séance 3

Consacrée à l'importance du dialogue local entre musées, représentants de l'Etat en région et élus, et animée par Juliette Raoul-Duval, la rencontre s'est déroulée en deux temps :
- Interventions préliminaires de :
- Xavier Rey, directeur des musées de Marseille
- Laurent Roturier, directeur de la DRAC Ile-de-France
- Michel Rouger, directeur du Muséoparc d'Alésia
- Christine Martin, adjointe culture au maire de Dijon
- Patrick Le Chanu, conseiller musées DRAC Grand-Est
- Emmanuelle Delapierre, directrice du musée des beaux-arts de Caen
- Débats entre les participants
Cycle de débats virtuels : "Réouvertures, où en êtes-vous?"
Consacrée à l'importance du dialogue local entre musées, représentants de l'Etat en région et élus, et animée par Juliette Raoul-Duval, la rencontre s'est déroulée en deux temps :
- Interventions préliminaires de :
- Xavier Rey, directeur des musées de Marseille
- Laurent Roturier, directeur de la DRAC Ile-de-France
- Michel Rouger, directeur du Muséoparc d'Alésia
- Christine Martin, adjointe culture au maire de Dijon
- Patrick Le Chanu, conseiller musées DRAC Grand-Est
- Emmanuelle Delapierre, directrice du musée des beaux-arts de Caen
- Débats entre les participants
De quelle définition les musées ont-ils besoin ?


De quelle définition les musées ont-ils besoin ? / What definition do museums need ?


Museum International : les réserves des musées
La prochaine édition de Museum International préparée par l’ICOM sera consacrée au thème « Les réserves des musées ». Tous les résumés d’articles reçus seront évalués afin de juger de leur pertinence, et les articles sélectionnés, seront soumis à un processus d’évaluation par des pairs (en lecture anonyme). La date prévue pour la publication du numéro, en collaboration avec Taylor&Francis/Routledge, est fixée au mois de juin 2021.
Parmi les thèmes envisageables, citons entre autres exemples :
- Architecture, gestion des risques et conservation préventive
- Indépendance et mutualisation des réserves
- Conservation et présentation des objets en réserve
- Développement durable
- Interprétation des collections en réserve
- Métiers des réserves et formations à la gestion des réserves
- Modèles économiques de gestion des réserves
- Musées sans réserves ; réserves autonomes
- Concept de réserve à travers l’histoire et les civilisations
- Pionniers en matière de conception et gestion des réserves
- Réserves pour objets spécifiques (patrimoines sacrés ou sensibles)
- Solutions alternatives en matière de stockage
Ce numéro se veut contribuer à l’émergence d’une histoire des réserves des collections muséales et de leurs professionnels – qui reste à écrire – mais surtout, à une réflexion prospective sur leur devenir. Les propositions d’articles explorant cette sphère essentielle à la mission muséale sont les bienvenues.
Processus de sélection
Les résumés d’articles, de 250 à 300 mots et rédigés en anglais, en français ou en espagnol, doivent être envoyés à publications@icom.museum. Les contributions ne sont pas rémunérées.
Merci d’inclure les détails suivants dans votre résumé :
- Titre de l’article
- Noms de l’auteur (des auteurs)
- Expérience professionnelle
La date limite d’envoi est fixée au 15 août 2020.
Les résumés d’articles seront examinés anonymement par des spécialistes du sujet.
Museum International n’est, à ce jour, publié qu’en anglais et en chinois. Toutefois, nous acceptons également des résumés d’articles dans les deux autres langues officielles de l’ICOM (le français et l’espagnol). Si votre résumé est accepté, nous vous enverrons les directives à suivre pour la rédaction de votre article complet. Vous disposerez alors d’approximativement deux mois pour le rédiger et nous l’envoyer. Il vous est possible de rédiger votre texte complet dans l’une des trois langues officielles de l’ICOM, à savoir l’anglais, le français, ou l’espagnol.
Structure attendue d'un résumé d'article
Un résumé d’article, d’une longueur 250 à 300 mots, doit donner, de manière succincte, l’essence du propos, comme un texte à part entière. Pour ce, il doit comprendre les sections suivantes :
- Une introduction, qui décrit le sujet dans son ensemble, y compris le contexte de l’étude présentée.
- Une problématique, ou les principaux axes de réflexion, qui articulent les différents aspects critiques ou thématiques envisagés dans le texte. Il convient également d’identifier tout aspect non étudiés précédemment par la critique.
- L’originalité de la démarche adoptée par l’auteur doit être mise en lumière.
- La description de la méthode adoptée doit décrire l’approche élaborée pour les études de cas, les entretiens, etc. (entre autres exemples).
- La conclusion décrit l’impact et la portée de la recherche ou du propos, en expliquant l’importance des résultats obtenus.
- Une bibliographie sélective, citant les sources principales qui seront citées dans l’article.
Musées et déconfinement
Alors que les mesures de confinement prennent progressivement fin dans plusieurs régions et pays, les musées doivent adapter et mettre à jour leurs protocoles de sécurité sanitaire afin de rouvrir dans de bonnes conditions. Bien que les réglementations nationales varient en fonction de l’évolution spécifique de la pandémie de COVID-19, certaines mesures de base peuvent être prises pour protéger la santé des visiteurs et du personnel.
PRÉPARER L’ARRIVÉE DU PUBLIC
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Définir un nombre maximum de visiteurs dans le musée et en informer le public
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Définir un nombre maximum de visiteurs par salles d’exposition et en informer le public (il est recommandé de fixer un nombre maximum de personne par m² afin de permettre une distance de sécurité de 1,5 mètre entre chaque visiteur)
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Déterminer le temps moyen de visite pour établir des créneaux horaires
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Envisager une réouverture progressive des expositions
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Dans la mesure du possible, mettre en place un système de réservation (en ligne, par téléphone et/ou par mail). Mettre en place un système de billetterie en ligne. Les billets en ligne pourront être scannés par les visiteurs eux-mêmes à l’entrée du musée
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Envisager des heures d’ouverture prolongées
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Envisager des heures d’ouverture réservées à certains groupes du public (p.ex. > 65 ans)
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Refuser l’accès aux personnes montrant des symptômes de la maladie
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Prévenir le public sur le site internet de l’institution (le cas échéant) et avant l’entrée dans le musée des restrictions liées au contexte
ACCUEIL DU PUBLIC – ADAPTER LA CIRCULATION
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Eviter ou gérer les files d’attente à l’entrée et aux comptoirs
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Envisager un marquage au sol pour les files d’attente afin que la distance recommandée d’1,5 m soit respectée
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Assurer une mise à distance entre les visiteurs et les comptoirs d’accueil, installer éventuellement une vitre pour protéger le personnel et les visiteurs
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Fermer les vestiaires requérant la présence de personnel (les casiers peuvent rester à disposition s’ils sont désinfectés entre chaque utilisation) pour éviter des manipulations et des contacts superflus
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Veiller à faire respecter des flux séparés d’entrées et de sorties et prévoir un parcours de visite des salles à sens unique (si possible)
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Les visites guidées et les offres pédagogiques peuvent être assurées si la distance de sécurité entre les participants est respectée. Si cela est le cas, définir des créneaux horaires spécifiques pour les visites de groupe et restreindre leur taille.
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L’ouverture des espaces communs commerciaux (cafétéria, librairie, boutiques) sont soumis aux réglementations spécifiques nationales les concernant
ACCUEIL DU PUBLIC – RENFORCER LES MESURES D’HYGIÈNE
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Installer des distributeurs de gel désinfectant à l’entrée du musée et placer une signalétique encourageant les visiteurs à respecter les mesures d’hygiène en vigueur
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Veiller à ce que les visiteurs aient accès à des toilettes (permettant de se laver les mains avec du savon et de l’eau chaude et privilégier le matériel hygiénique jetable à cet égard) et adapter cet accès aux règles de distanciation sociale en vigueur (marquage au sol, etc.)
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Veiller à ce que les audioguides, les casques audios et autres dispositifs similaires qui nécessitent une manipulation soient désinfectés systématiquement après chaque utilisation
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Les installations d’aide aux personnes déficientes et les dispositifs exposés à des fins pédagogiques comportant des boutons de commande doivent être nettoyés fréquemment à l’aide de produits désinfectants
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Les portes intérieures resteront ouvertes (si possible). A défaut, elles devront être désinfectées à chaque utilisation
ACCUEIL DU PUBLIC – RESTREINDRE L’ACCÈS SI NÉCESSAIRE
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Restreindre l’accès aux salles et aux installations qui ne peuvent pas être nettoyées ou désinfectées en totalité
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Fermer les installations (d’art contemporain par exemple) qui impliquent une interaction du visiteur
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Les ascenseurs devront être réservés aux personnes à mobilité réduite, en veillant à ce que la distance d’1m50 soit respectée entre chaque usager. Les boutons de commandes seront désinfectés après chaque utilisation
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Si les espaces communs ne permettent pas l’application des règles de distanciation sociale, un aménagement des horaires et de la circulation pourra être envisagé
PERSONNEL D’ACCUEIL ET DE SÉCURITÉ
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Des agents de gardiennage doivent être présents à l’accueil et dans les salles du musée pour veiller à la distance suffisante entre le visiteur et les oeuvres exposées, mais également à la distance entre les visiteurs entre eux. Si nécessaire, pour assurer la sécurité des oeuvres et des visiteurs, les équipes peuvent être renforcées
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Procurer au personnel les dispositifs de protection adéquats (protection à la caisse, masques, désinfectants), condition sine qua non de l’ouverture au public
NETTOYAGE ET MESURES DE CONSERVATION
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Augmenter les intervalles de nettoyage, en fonction des consignes nationales
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L’ensemble des lieux du musée accessibles au public sera au minimum nettoyé quotidiennement
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Pour garantir la conservation des collections des musées, voir également les mises à jour des recommandations sur le sujet
DANS LES BUREAUX
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Envisager une adaptation durable des plans d’urgence
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Prolonger les prêts d’œuvre pour limiter le plus possibles les mouvements, les manipulations et les transports
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Les lieux accessibles au personnel seront nettoyés en fonction des consignes nationales
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Le matériel commun utilisé par plusieurs membres du personnel devra être désinfecté régulièrement. En l’absence de règles de désinfection, il ne sera pas utilisé
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Le personnel nettoiera quotidiennement son poste de travail au moyen de lingettes ou papiers alcoolisées indépendamment du service de nettoyage en place
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Tout employé dont l’activité ne requiert pas une présence sur site continuera à travailler depuis son domicile et en fonction des consignes nationales
Enfin, il est recommandé que les musées qui ne sont pas en capacité de répondre à ces mesures prolongent leurs fermetures.
Webinaires du projet EU-LAC Museums
En réponse à la pandémie COVID-19 et à ses effets catastrophiques sur les communautés muséales et patrimoniales, trois nouveaux webinaires se concentreront sur le thème des musées communautaires en temps de crise.
Composées de quatre ou cinq intervenants par session, nos discussions en ligne, ouvertes à tous, sont créées dans le contexte du renforcement des relations culturelles entre l’Europe, l’Amérique latine et les Caraïbes – dans le cadre du projet EU-LAC Museums soutenu par Horizon2020.
Les cinq intervenants du premier webinaire sont des membres de notre comité directeur et de notre conseil consultatif EU-LAC Museums, chacun possédant une expertise de pointe dans le domaine des musées communautaires et de la résilience sociale – et ayant écrit pour notre recueil de projets sur les musées communautaires et durables.
La session sera présidée par la coordinatrice du projet, Karen Brown (Université de St Andrews), et est organisée conjointement par Lauran Bonilla-Merchav (ICOM Costa Rica ; Université du Costa Rica) et Jamie Allan Brown (Université St Andrews).
Le deuxième webinaire permettra de partager les réflexions des chercheurs d’Amérique latine et des Caraïbes du projet EU-LAC Museums touchés par la crise.
Le troisième et dernier webinaire sera spécifiquement consacré au rôle des technologies numériques lors de la pandémie du COVID-19.
Spécifications techniques :
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Les webinaires seront hébergés sur zoom, et un lien vers chaque zoom sera bientôt fourni sur notre Page Facebook
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Les webinaires seront archivés avec des sous-titres en espagnol pour une future visualisation sur la chaîne Youtube du EU-LAC Museums “Museos Comunitários”
Les webinaires sur les musées communautaires en temps de crise sont organisés par l’Institut des musées, galeries et collections (MGCI) et l’École d’histoire de l’art de l’Université St Andrews, en collaboration avec le projet EU-LAC Museums, ICOM-Europe et ICOM-LAC.
Prix européen Art Explora - Académie des beaux-arts
Art Explora et l’Académie des beaux-arts lancent un Prix européen, placé sous le patronage du ministère de la Culture, pour favoriser le partage des arts et de la culture avec chacun.
De nombreuses initiatives existent pour favoriser la diffusion des arts et de la culture auprès de tous les publics. Ce sont à ces pratiques innovantes qu’Art Explora souhaite donner un véritable coup d’accélérateur.
Dotée de 150 000 €, cette première édition 2020 du Prix européen Art Explora – Académie des beaux-arts récompensera 3 lauréats :
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1er Prix : 80 000 €
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2ème Prix : 50 000 €
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3ème Prix : 20 000 €
Art Explora dévoilera une sélection officielle des meilleurs projets. Afin de leur donner de la visibilité et de favoriser l’échange autour de bonnes pratiques, Art Explora les fera apparaître sur son site internet à l’issue des résultats et leur assurera une communication dans la presse européenne.
Pour qui?
Le Prix s’adresse à toutes les institutions culturelles européennes, publiques ou privées, quelle que soit leur taille.
Pour quoi?
Le Prix européen Art Explora – Académie des beaux-arts viendra distinguer et amplifier des actions volontaristes, innovantes et particulièrement remarquables menées par des institutions en direction des publics. Toutes les actions spécifiques ou les démarches globales seront les bienvenues : innovations numériques, actions hors les murs, inclusion des personnes en situation de handicap, lutte contre l’exclusion culturelle, nouvelles médiations, éveil culturel pour les plus jeunes, programmes pour des publics exclus ou empêchés…
Sont éligibles les initiatives existantes appelées à être renouvelées ou amplifiées, mais aussi les nouveaux projets qu’un financement permettrait de lancer.
Une attention particulière sera portée aux projets faisant appel au numérique et maîtrisant leur impact environnemental.
Le calendrier
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Ouverture des candidatures : 9 mars 2020
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Date de clôture des candidatures : 25 septembre 2020 à minuit
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Remise des Prix à l’Institut de France : automne 2020
Pour candidater
Règlement de l’édition 2020 du Prix
Suivre l'état matériel des collections patrimoniales pendant le confinement
« Après une éclipse, le retour à la normale réconforte même les esprits forts qui prétendent ne pas s'émouvoir à la disparition des astres. » Les eaux amères, Armel Job
I. Propos liminaire
Lors du confinement en France, les conservateurs-restaurateurs ont eu le sentiment que le suivi de la conservation matérielle des collections n’avait pas été une priorité.
Pour quantifier et qualifier ce qui aurait pu n’être que des impressions individuelles, un questionnaire a donc été élaboré puis envoyé par la FFCR à près de 1 100 conservateurs-restaurateurs, parmi lesquels 166 ont répondu. On trouvera en annexe une synthèse des résultats de cette enquête, que l’on peut résumer comme suit : les répondants ont vu leur volume de travail, qu’il soit en atelier ou administratif, baisser drastiquement et très peu de professionnels ont été sollicités pour suivre l’état matériel des collections pendant la période de confinement. La majeure partie des professionnels sollicités étaient salariés des institutions souhaitant assurer le suivi de leurs propres collections.
II. Réflexions sur le suivi de l’état matériel des collections durant le confinement
Les recommandations officielles et leurs limites
Les directives de l’ICOM sont fortement attendues et suivies, dans le milieu muséal mais aussi dans le secteur patrimonial. Le 4 avril, l’ICOM International a publié des recommandations pour la conservation des collections des musées durant l’épidémie de Covid19 [1]. Les informations qui y sont présentées ont été mises à jour de manière notable le 26 mai, reflétant ce qui avait été appris depuis le début de la pandémie.
Dans ses recommandations d’avril, l’ICOM a indiqué : « Seul le personnel essentiel doit être présent dans votre institution. Il peut s’agir de personnel de sécurité, de techniciens et, occasionnellement, de conservateurs ou de responsables de collections. »
Concernant les collections, on y trouve la préconisation suivante : « Les objets exposés ne doivent être nettoyés que par des restaurateurs ou des professionnels des collections formés à cette tâche. » Fin mai, ces phrases sont toujours sur le site mais sont complétées par des directives concrètes relatives à l’entretien des salles d’exposition et des réserves, ainsi que par une proposition plus générale de « reporter autant que possible les réunions, les comités d’acquisition, les restaurations, les chantiers, les montages ou toute autre activité qui ne seraient pas indispensable à la bonne conservation des œuvres. »
La place de la conservation préventive
Si cette proposition fait sens, dans la mesure où toutes les interventions de conservation-restauration ne sont pas impératives ou urgentes, nous avons été préoccupés par l’absence de recommandations portant sur les pratiques de conservation préventive. Il a fallu attendre le 17 avril, avec la publication en ligne de la note technique de l’Institut canadien de conservation (ICC) intitulée « Prendre soin des collections patrimoniales pendant la pandémie de Covid-19 »[2], pour que des préconisations relatives à la conservation matérielle des collections en période de pandémie soient pour la première fois spécifiquement et largement diffusées.
On peut notamment y lire le principe suivant : « Si votre établissement doit fermer pendant une période indéfinie, faites-le de manière à assurer la sécurité, une protection contre l'incendie, la lutte antiparasitaire et un contrôle des conditions ambiantes adéquat. Procédez à des inspections régulières à l'extérieur et, si cela est possible, à l'intérieur. »
Très peu d’activités de conservation matérielle peuvent être effectuées à distance : en pratique, il n’y a guère que les mesures de sûreté des collections et le suivi du climat. La télésurveillance permet d’alerter en cas de bris de glace, d’entrée ou de mouvement, et les enregistrements vidéo peuvent permettre de disposer de preuves en cas d’effraction[3]. Le contrôle du climat via des thermo-hygromètres, lui, ne peut se faire à distance que si le système a été mis en place avant la fermeture du musée.
D’après des contacts informels, il semble que la majorité des musées ait mis en œuvre des procédures de surveillance des locaux dans l’objectif de détecter de potentiels incidents techniques avant qu’ils ne génèrent d’importants risques pour le bâtiment et/ou les collections. Le plus souvent ce sont les gardiens logés sur place ainsi que les agents de sécurité (ADS) qui ont fait au minimum une ronde quotidienne dans les salles, tout au moins celles qui leur étaient ouvertes. En effet, l’intégralité des locaux n’est pas toujours accessible aux ADS, en particulier les réserves.
Afin de compléter ces rondes techniques, le chef d’établissement, ou son adjoint, des responsables de collections et/ou des régisseurs ont été sollicités pour inspecter l’ensemble du bâtiment, réserves comprises, généralement sur une base hebdomadaire. Ces visites en solitaire, souvent très appréciées[4], ont parfois permis d’identifier des risques environnementaux dans les locaux et de les résoudre. Cependant, est-on allé plus loin : l’état matériel des collections a-t-il été suivi et si oui, par qui ?
L’importance du travail in situ et avec les personnes compétentes
Suivre l’état matériel des collections ne peut se faire qu’in situ. Concrètement, il s’agit de se rendre dans tous les locaux où sont exposées ou conservées des collections, avec un bon éclairage et les compétences développées par une formation initiale et du travail de terrain afin de savoir repérer des démarrages d’infestations biologiques, identifier des reprises de corrosion, constater un soulèvement inquiétant sur une couche picturale, déterminer que des traces blanches sur un objet en cuir sont des repousses grasses et non pas des traces de micro-organismes, etc. Il faut observer les objets au travers des vitrages de protection, étudier les objets présentés hors vitrine, examiner le contenu des rayonnages fixes, mobiliser les rayonnages compacts ou les grilles et ouvrir les tiroirs pour accéder visuellement aux collections.
Les conservateurs-restaurateurs, en tant que spécialistes de la matérialité de l’objet, sont les acteurs de la chaîne patrimoniale les mieux à même d’effectuer cette mission. Ils peuvent également apporter des réponses à des interrogations techniques. C’est ainsi que lors du débat virtuel organisé par l’ICOM France sur la réouverture des musées le 14 mai, la toute première question posée par un participant concernait les pratiques de désinfection à envisager – ou non – dans les musées pour limiter la propagation du coronavirus : un conservateur-restaurateur a pu répondre tant sur les plans scientifiques que pratiques, parce que l’exercice de sa profession est en partie fondé sur une approche physico-chimique des biens culturels.
L’examen des collections laissé de côté
L’enquête de l’ICOM International « Musées, professionnels des musées et COVID-19 », dont les résultats ont été publiés en ligne le 27 mai[5] sur la base de 1 600 réponses, est explicite. En termes de sûreté, environ 72 % des établissements ont maintenu leurs protocoles habituels dans les espaces d’exposition et de réserve et une moyenne de 10 % des musées les ont augmentés. En termes de conservation, outre l’intégrité structurelle du bâtiment et des systèmes (sécurité incendie, notamment), le suivi des conditions climatiques a pu être effectué comme à l’ordinaire par environ 64 % des répondants, tandis que 10 % ont pris des mesures de suivi additionnelles.
Les questions non posées dans cette enquête portent sur l’examen visuel des collections pendant le confinement, qui va au-delà de l’inspection des locaux alors qu’il constitue l’unique moyen de surveiller l’évolution des états de conservation. Ce silence nous semble hautement préjudiciable : en effet, pouvoir réagir en quelques jours plutôt qu’après six, huit, dix semaines de confinement est un atout considérable dans certaines situations, tout particulièrement dans le cas de dégradations à cinétique rapide.
Si les collections se dégradent pendant les longues semaines où les institutions culturelles sont fermées, leurs valeurs intrinsèque et patrimoniale ainsi que leur potentiel en termes de médiation auprès du public seront dépréciées d’autant.
III. Enseignements et perspectives
La conservation matérielle, une priorité dans le PCA
Pour éviter le risque de dégradation matérielle des collections, il faut mettre pleinement à contribution les compétences particulières des conservateurs-restaurateurs et ce quel que soit leur statut. Pendant le confinement, rien n’empêchait que des prestataires soient sollicités pour examiner périodiquement les collections, à condition que cette mission soit considérée comme prioritaire par les établissements patrimoniaux. L’absence de sollicitation des spécialistes de la conservation matérielle pendant le confinement, en France, doit sonner comme une alerte, et ne pas se réitérer si de nouvelles périodes de fermeture administrative venaient à survenir.
Dans cette perspective, l’une des pistes les plus constructives consisterait à intégrer des activités de conservation matérielle aux Plans de continuité d’activité (PCA) des établissements patrimoniaux. Dans leur rédaction, il conviendrait d’aller au-delà de la seule mention générique de la « conservation des collections » et d’identifier précisément, pour chaque musée ou autre institution, quels sont les objectifs et les moyens à accorder à des missions de veille sur l’état des collections.
Inquiétude pour notre activité
Pour les conservateurs-restaurateurs, qui ont été si peu sollicités pendant la fermeture des musées et dont les opérations reprennent au compte-gouttes, il y a beaucoup à faire en termes de réorganisation de leur secteur professionnel. À court terme, on évoquera les craintes de faillites ou de reconversions[6], alors même que les effectifs baissent dans les établissements d’enseignement de la conservation-restauration, laissant planer le spectre de la perte de compétences si longues à acquérir.
Une enquête publiée début 2020 par la sociologue Léonie Hénaut et l’anthropologue Gaspard Salatko indique que 76 % des conservateurs-restaurateurs diplômés vivant en France exercent en tant que travailleurs indépendants[7]. Depuis bientôt cinq décennies (création de la filière conservation-restauration des biens culturels à l’université Paris 1 en 1973), la faible proportion de conservateurs-restaurateurs intégrés aux équipes permanentes des musées, monuments historiques, archives, bibliothèques et sites archéologiques implique de fait une coresponsabilité de la préservation du patrimoine culturel entre les secteurs public et privé.
La création d’un titre protégé, l’intégration des conservateurs-restaurateurs au sein des établissements patrimoniaux et la sanctuarisation des budgets apparaissent comme les trois piliers permettant d’éviter l’effondrement économique de l’écosystème de la conservation-restauration et la disparition des compétences que cela entraînerait.
Sur le plus long terme, une meilleure visibilité de la profession[8] est nécessaire pour que la conservation-restauration soit considérée comme partie prenante des enjeux sociétaux, économiques et politiques majeurs constitués par la visite de lieux et collections patrimoniales par essence souvent non délocalisable et ce aux échelles française, européenne et mondiale.
Conclusion
Les préoccupations de la FFCR sont en résonance avec le débat autour du devenir du musée au XXIe siècle : qu’il soit centré sur les collections ou sur les publics, la conservation matérielle est par essence l’une des activités essentielles des musées, au même titre que la valorisation et a fortiori la médiation des collections. Or, il nous est apparu que si la sûreté et la sécurité des collections ont été parfaitement assurées pendant le confinement, en revanche leur préservation a été reléguée au second plan.
L’enseignement que nous pouvons tirer d’autres situations de crise est qu’en pareilles circonstances, la culture en général et le patrimoine en particulier constituent toujours des refuges pour la population, une sorte d’horizon stable que chacun souhaite préserver pour mieux le retrouver lorsque l’existence sera redevenue sereine.
--
[1] https://icom.museum/fr/covid-19/ressources/recommandations-pour-la-conservation/
[3] Le document coproduit par l’Interpol et l’ICOM International « Assurer la sécurité du patrimoine culturel pendant le confinement : un défi pour les professionnels des musées et les services de police »[3], paru en ligne le 23 avril, insiste de ce fait sur la nécessité de maintenir un gardiennage, et de vérifier l’état de fonctionnement de tous les dispositifs techniques de protection des collections contre le vol.
[5] https://icom.museum/fr/covid-19/enquetes-et-donnees/survey-museums-and-museum-professionals/
[6] Voir les résultats de cette autre enquête réalisée par la FFCR : seuls 4% des conservateurs-restaurateurs ont pu poursuivre leur activité au mois d’avril, 55% d’entre eux disposaient de moins de 3 mois de trésorerie et 33% des sondés envisagent une reconversion.
https://mcusercontent.com/fa65225122afe74e2c6f15302/files/ca002225-a31e…
[7] Hénaut, Léonie et Gaspard Salatko. « À la loupe : le devenir des diplômées en conservation-restauration de niveau I (1975-2018) » ; Entrée en matière, vol. 33, FFCR, Paris, mai 2020.
[8] « Le conservateur-restaurateur : une définition de la profession », texte dit de Copenhague publié par ICOM International datant de 1984, publié dans le n° 156 (volume XXXIX, n° 4) de Museum en 1987, https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000079455_fre
Édito de juin 2020

Chers membres, chers collègues,
A l’heure où je m’apprête à publier cet éditorial, des événements se produisent dans notre organisation internationale : la présidente vient de démissionner et selon les statuts de l’ICOM, Alberto Garlandini, vice-président, a été nommé pour assurer la présidence jusqu’au renouvellement du conseil d’administration qui aura lieu lors de l’Assemblée Générale de l’été 2022. Je tiens à le féliciter chaleureusement. Nos relations de travail avec lui sont établies de longue date et fructueuses. Il prend la tête d’une ONG en pleine dynamique, présente dans 135 pays avec 45 000 adhérents, chiffre doublé en dix ans ; mais aussi d’une organisation traversée ces derniers mois, par des interrogations sur son avenir et son identité, comme on l’a vu avec le débat sur la « nouvelle définition » auquel ICOM France a pris une part très active, j’en dis un mot plus loin. A l’heure où les musées doivent se reconstruire après des mois de fermeture – selon l'Unesco, 10% ne se relèveront pas – la gouvernance de notre organisation devra favoriser les solidarités entre les musées du monde, conforter ce qui nous unit et permettre une réflexion approfondie sur ce qu’est être, aujourd’hui, un professionnel de musée. Nous serons aux côtés de la nouvelle équipe pour parcourir ce chemin.
En France, nos musées ouvrent leurs portes depuis quelques jours et ces ouvertures se poursuivront tout l’été.
Pendant toute cette période, à ICOM France, nous nous sommes efforcés de mettre à votre disposition toutes les informations utiles, les préconisations et les guides de bonnes pratiques qui se sont rapidement fait jour, en relayant vos réflexions et surtout vos initiatives sur notre site. Plébiscitée par les publics , l’offre numérique des musées a, dès les premiers jours du confinement, été remarquable par sa qualité, sa richesse, sa créativité. Nous l’avons dit et écrit, et avons valorisé toutes vos initiatives et relayé votre présence intense sur les réseaux sociaux.
Pour vous accompagner tout au long de l'été dans votre tâche quotidienne, nous avons créé un cycle de débats « virtuels » ouverts à tous les membres, sur la plateforme Zoom : une session d'une heure trente tous les 15 jours, avec des intervenants au cœur de l'actualité muséale, et un temps de témoignages et d'échanges entre participants sur leurs réalité quotidienne, dans cette période où tout se réinvente au jour le jour. Le cycle comprend dix séances sur des questions qui vous ont semblé particulièrement vives. (Cf. programmation). Joignez-nous de là où vous êtes : l'intérêt des réunions virtuelles, c'est qu'elles sont accessibles de partout, de chez vous si vous êtes encore en télétravail ou même de vos lieux de vacances si vous vous apprêtez à les rejoindre, il suffit d’une connexion, d’un ordinateur voire d’un smartphone. Lors de la deuxième session, nous étions plus de 250 en connexion et la discussion a été particulièrement fructueuse. Chaque séance est enregistrée et est rapidement disponible en podcast sur notre chaîne YouTube.
Pendant ces quelques mois, vous le savez aussi, ICOM France s'est impliqué avec détermination dans le débat qui a animé notre organisation internationale depuis l'été dernier : la « nouvelle définition des musées ». Le 10 mars, moins d'une semaine avant le confinement, nous avons réuni à Paris, parfois par vidéo, 41 présidents ou représentants de comités nationaux ou internationaux de l’ICOM, venant de tous les horizons et régions du monde. Les prises de paroles ont été essentielles pour l'unité de notre organisation, unité que nous avons pensée fragilisée par les divergences qui s’étaient dévoilées à Kyoto. Nous avions décidé de tout enregistrer et de tout interpréter et, aujourd'hui, moins de trois mois après, tout est décrypté, traduit, disponible. L’édition en français – De quelle définition les musées ont-ils besoin ? – sortira des presses de l’imprimeur d’ici quelques jours. La version en ligne en anglais est déjà sur le site et a été diffusée aux membres du bureau d’ICOM international et du MDPP2.
Il importait à nos yeux que ces travaux nourrissent la réflexion de nos collègues à l'international, alors que se prépare l'Assemblée Générale annuel de l’ICOM, qui se tiendra par visioconférences en juillet. Lors de cette AG, qui sera évidemment moins ouverte et moins propice aux échanges que celles qui se tiennent habituellement physiquement à l’UNESCO, nous interviendrons sur plusieurs sujets, ceux que l’on vient d’évoquer mais aussi sur le budget, sur certains aspects de la gouvernance de l’organisation et aussi sur les « critères d'adhésion » à ICOM. Ceux-ci doivent être constamment réactualisés pour tenir compte des transformations à l'œuvre dans le monde des musées mais en même temps rester centrés sur le caractère professionnel qui fait le sens de notre association et assoie son influence. Équilibre toujours délicat à trouver, entre l’envie d’accueillir les demandes de plus en plus nombreuses et le souci de ne pas nous disperser, délicat surtout d’harmoniser entre 135 pays membres de l’organisation, dont la diversité est immense et les réalités difficiles à comparer : certains pays ont 30 adhérents, la France en a 5 600, certains ont très peu de musées, d’autres des milliers, dans certaines régions ceux-ci sont majoritairement publics dans d’autres cette notion même ne fait pas sens… Mais tous, nous avons la volonté de participer à l'accroissement des compétences, à l'accessibilité de publics toujours plus nombreux et à la préservation des collections dont on a vu, dans la période du coronavirus, à quel point leur conservation nécessitait professionnalisme et volontarisme.
Un mot encore de la rentrée. Le 25 septembre prochain, nos journées professionnelles annuelles et l’assemblée générale se tiendront à Strasbourg. Les inscriptions sont ouvertes et le programme quasiment bouclé. Retrouvez en ligne la thématique, très liée à l’actualité : « Et maintenant…Reconstruire. Le musée d’après ».
Bon courage à tous, belles réouvertures pour ceux qui s’y préparent, bonnes vacances à tous.
Nous restons à vos côtés tout l’été.
Juliette Raoul-Duval,
présidente d'ICOM France