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Lettre de l'Icom France n°13

Editorial

Comme une mécanique bien réglée, la XVIe Conférence Générale de l’ICOM s’est déroulée dans des conditions plutôt satisfaisantes. Cependant, avec le recul, nous mesurons sans doute combien elle aura manqué une tournant dans l’histoire de notre Organisation. L’émergence des lignes de forces issues de la nouvelle donne politique mondiale s’est affirmée par la présence des représentants de nouveaux Etats : slovènes, croates, baltes, mais aussi amérindiens, montrant ainsi l’attrait qu’exerce l’ICOM dans un monde où la recherche d’identité occupe dorénavant une position centrale.

Au sein même des organes dirigeants de l’ICOM, bien des changements se sont produits : depuis le départ d’Alpha Oumar Konaré, appelé par son peuple à la redoutable fonction de président du Mali, jusqu’au départ, après tant d’année de dévouement, de Brian Arthur.

L’élection de Saroj Ghose à la tête de l’organisation et de celle de notre ami Jacques Perot à la présidence du Comité Consultatif sont –de par le travail déjà accompli par l’un et par l’autre- un gage de bonne santé des années à venir. On ne saurait oublier que la continuité de l’action et son renforcement sont assurés par l’excellent travail de la Secrétaire générale et de son équipe.

Le bureau de notre Comité a aussi connu des changements ; de nouvelles sensibilités y sont représentées, ces membres y sont issus des grands secteurs du monde muséal français et c’est, je crois, sa principale force.

Véritable « noyau dur » du bureau, la Secrétaire générale, Catherine Arminjon, et le Trésorier, Charles Penel, ont accepté de continuer leur action ce dont je me réjouis pour avoir vu au quotidien avec quel dévouement ils se sont consacrés à leurs tâches respectives au cours des trois années passées. C’est durant cette période que nous avons eu la chance d’avoir le renfort de Florence Hollande dont vous pouvez mesurer l’inusable efficacité jamais dénuée d’humour et de gentillesse.

Forts d’une telle équipe, nous nous sommes aussitôt mis au travail pour prolonger mais également diversifier et renforcer –selon les besoins de l’heure- une politique mise en place par nos prédécesseurs. Certains problèmes inhérents au système associatif –difficulté budgétaire, passivité d’un trop grand nombre de membres- peuvent connaître des améliorations mais c’est dans trois directions précises que nous entendons orienter le Comité national français :

  • Accueille de collègues étrangers. Quels que soient nos problèmes budgétaires, n’oublions pas que nous sommes infiniment mieux pourvus que la plupart de nos collègues étrangers et que nous disposons de sources de financement possibles –pas toujours utilisées- pour développer nos relations avec eux. Un effort important sera fait dans ce sens, en intensifiant nos rapports avec l’Est de l’Europe, en mettant en place un programme avec l’Afrique de l’Ouest et peut-être demain avec la péninsule indochinoise. Cela me paraît des plus urgents si nous voulons participer véritablement à la défense d’une francophonie bien mal en point.
  • Soutien des programmes de l’ICOM. L’autonomie du Comité national français ne trouve son sens que s’il œuvre à un renforcement de notre organisation. Pour ce faire, nous devons répondre positivement aux actions impulsées par le Conseil Exécutif qu’elles soient ponctuelles telle la « Journée Internationale des musées », conjoncturelles comme le développement du réseau ICOM au Moyen Orient, ou de longue haleine comme la lutte contre le trafic illicite des œuvres d’art dans le monde.

Enfin, la réussite de ce qui précède dépend largement de nos moyens de communication, c’est pourquoi nous souhaitons développer rapidement une politique éditoriale. Michel Van-Praët, entouré d’une équipe resserrée, va tenter d’améliorer la périodicité de la lettre ICOM-France, en apportant une somme d’informations nationales et internationales jusqu’ici éparses. La réalisation de documents de qualité sur nos activités paraissant à l’occasion de la Journée Internationale des Musées viendra compléter le dispositif.

Nous rappelons souvent avec une certaine fierté qu’avec près de 900 membres, notre Comité national est l’un des tout premiers, aussi devons-nous lutter, tous ensemble, pour mieux défendre ce Musée, que notre code de déontologie définit comme « une institution permanente, sans but lucratif, au service de la société et de son développement, ouverte au public et qui fait des recherches concernant les témoins matériels de l’homme et de son environnement, acquiert ceux-là, les conserve, les communique et notamment les expose à des fins d’études, d’éducation et de délectation ».

Jean-Yves Marin


 

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