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Lettre de l'Icom France n°25

Editorial

Mieux se connaître

Chaque comité national de l’ICOM présente ses caractéristiques qui, pour une part, reflètent l’histoire des musées de leur pays, avec ses forces et ses faiblesses.

Au plan international, notre comité français de l’ICOM se définit ainsi comme le plus important par le nombre de ses adhérents, avec le comité allemand. Au-delà de la satisfaction et des responsabilités qui en découlent, responsabilités que les précédents bureaux de notre association ont justement soulignées, il n’est pas inutile d’analyser les motivations de ses centaines d’adhérents. Ce remarquable niveau d’adhésion résulte pour une part de notre vitalité et de celle des musées français, mais probablement aussi de la tardive professionnalisation de ce secteur culturel en France. Ainsi, le comité français de l’ICOM n’a pas eu, comme en Amérique du Nord, à se situer vis-à-vis d’associations professionnelles préexistantes comme l’AAM aux USA.

                En Europe même, l’histoire des musées et de ses métiers génèrent des particularités dans le profil des membres de chaque comité national. Ainsi, l’interprétation des critères d’adhésion, défini au niveau international par l’ICOM, suscite de vives discussions au sein du bureau de notre comité, lors de chaque réunion où sont examinées de nouvelles candidatures d’adhésion.

                Pour mieux répondre à vos attentes, mieux exprimer les questionnements qui parviennent au secrétariat, susciter aussi et faire progresser des débats sur nos métiers et nos institutions, il est apparu utile de mieux connaître la nature des 1500 membres de notre comité et l’évolution de leurs profils ces dernières années. C’est dans cet esprit que nous lançons une étude, dont les résultats vous seront présentés dans une prochaine lettre.

Mieux se connaître, c’est aussi émerger dans un débat collectif les remarques et les questions individuelles dont vous faites part et dont la fréquence témoigne d’intérêts et de questionnements communs. Nombreuses aussi vos interrogations sur les conséquences de l’évolution institutionnelle des musées et de la diversification des professions.

La diversification des profession amène de nombreuses remarques sur la nécessité de mieux prendre ne compte le caractère collectif de la création de toute exposition et ainsi sur le caractère désuet de l’interprétation actuelle de notions aussi diverses que la maîtrise d’œuvre, la propriété intellectuelle, le droit à l’image…

L’évolution institutionnelle conduit beaucoup parmi vous à s’inquiéter, non de la présence d’activités commerciales autour de produits dérivés, mais de la nécessaire information des élus, en particulier locaux, sur les risques encourus par les collections et les bâtiments muséaux eux-mêmes dans des formes de gestion partiellement privatisées qui ne considèrent pas les coûts d’infrastructures nécessaires à long terme, au maintien et à l’enrichissement des collections et des bâtiments.

Ces questions sont essentielles et nous appelons vos remarques pour y faire écho dans les prochains numéros de cette Lettre, ainsi que lors de notre assemblée de fin d’année. Mais, dès à présent, une question est apparue, peut-être moins ambitieuse, mais partagée par l’ensemble des membres du bureau, comme méritant un développement : nos expositions font de plus en plus place à des substituts immatériels, mais aussi matériels. Quelles conséquences cela a-t-il sur des plans aussi divers que la conception des expositions, les droits attachés à ces substituts … ?             

Mieux faire partager à l’étranger les compétences des professionnels français et aider les membres d’ICOM-France à bénéficier des expériences étrangères.

Nous aider, en tant que professionnels français, à mieux faire connaître la qualité de nos réalisations muséales à l’étranger, diffuser nos expertises, mais aussi bénéficier des expériences de nos collègues étrangers ont toujours guidé l’action du comité français.

C’est le sens des aides financières qui vous sont apportées pour vous permettre de participer aux réunions de vos comités thématiques à l’étranger ou pour organiser des réunions de ceux-ci en France.

L’année 1999 va être particulièrement riche de ce point de vue, car les réunions des quatre comités thématiques vont se dérouler en France à partir du printemps. Il s’agit de la réunion du comité des Musées et instruments de musique (CIMCIM) à Paris du 10 au 14 juin, du comité de Conservation (ICOM-CC) à Lyon du 29 août au 3 septembre, de la réunion conjointe du comité d’Histoire naturelle (NATHIST) axé sur les thèmes de conservation des objets de sciences naturelles, et enfin du comité Marketing et relations publiques (MRP) à Paris du 25 au 29 septembre.

Pour la première fois, un comité étranger, le comité allemand, va tenir sa réunion en France. Du 25 au 28 novembre ; des rencontres et des visites communes de musées avec les membres d’ICOM-Allemagne vous seront proposées selon un programme diffusés dans les prochaines semaines.

Avec le comité ICOM-Japon, la collaboration suscitée par les collègues japonais a pris la forme d’une enquête sur les services éducatifs et culturels des musées français. Vous avez reçu cette enquête en mars et vous êtes déjà très nombreux à avoir répondu ; que les services éducatifs et culturels qui ne l’auraient pas fait adressent sans tarder au secrétariat du comité le matériel que nous collationnons pour les collègues japonais et qui contribuera à la diffusion de l’expérience française.

Michel Van-Praët

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