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Lettre de l'Icom France n°30

Editorial

En tant que Secrétaire général du Conseil international des musées, c’est un honneur pour moi de m’adresser à nos collègues d’ICOM France, tout particulièrement dans le premier numéro de la Lettre du Comité national français de 2006.

Pour notre organisation, l’année 2006 est doublement importante : elle marque le 60e anniversaire de notre naissance à Paris, mais aussi la célébration des 20ans de notre Code de déontologie pour les musées, qui a mis à jour il y a juste un an il y a juste un an lors de notre conférence générale à Séoul. Ce double anniversaire sera l’occasion de réfléchir aux acquis de notre organisation, mais aussi de définir notre ligne d’action pour les années à venir ; il va également permettre de renouveler notre engagement en faveur de la protection du patrimoine culturel à travers le monde en encourageant l’adhésion inconditionnelle de nos membres –tant individuels qu’institutionnels- aux meilleures normes et pratiques professionnelles telles qu’énoncées dans notre code.

L’COM peut s’enorgueillir du soutien que sa mission reçoit de ses quelques 22 000 membres, et du fait qu’il est consulté sur un éventail sans cesse plus large de questions liées au patrimoine culturel, tant par les agences internationales, les agences intergouvernementales que les gouvernements. L’ICOM peut célébrer cette année d’anniversaire avec un sentiment profond de satisfaction pour les connaissances produites et pour le processus de création qui, grâce à son réseau unique de professionnels et d’experts, de Comités nationaux et internationaux, est en marche constante. Le succès de la diffusion et du partage de ces compétences auprès de la communauté muséale du monde entier, voilà une autre source de fierté, tout comme le sont les solutions que nous proposons pour répondre aux besoins des musées en détresse, des praticiens demandeurs de programme de développement des capacités, et, enfin, du patrimoine culturel en danger.

Les accomplissements de l’ICOM au cours de ces 60 années sont, à n’en pas douter, remarquables ; pour autant, il n’est pas question de nous endormir sur nos lauriers. Beaucoup reste à faire et, encore plus, à apporter : l’ICOM a parfaitement conscience qu’il lui faut préparer ses membres à un environnement du patrimoine culturel en constante évolution, englobant de nouvelles manifestations de l’activité humaine et pour une meilleure compréhension.

Les changements climatiques nous montrent, de manière tragique, combien le patrimoine culturel est vulnérable ; ces nouvelles menaces, prenons-les comme des défis nous encourageant à trouver et à diffuser des mesures d’atténuation efficaces. Alors que notre communauté ne cesse de grandir, nous devons multiplier les efforts pour toucher les pays qui ne peuvent que difficilement accéder à nos compétences et qui ont besoin de notre aide pour mieux protéger leur patrimoine culturel en danger. Enfin, il reste à mieux exploiter les technologies de l’information et de la communication pour les mettre au service d’une communauté du patrimoine véritablement mondiale, ouverte et solidaire.

Nous pouvons en particulier souligner la relation étroite entre ICOM France et le Secrétariat général de l’ICOM. Pour de nombreuses raisons, et notamment la proximité de l’UNESCO et les relations anciennes qui remontent à la fondation de l’ICOM au Louvre en 1946, les bureaux de l’ICOM sont restés à Paris. La richesse des ressources et de l’action culturelle en France –en termes matériels et de personnels- ainsi que la priorité donnée à la culture ont constamment servi la cause de notre organisation et plus généralement celle des musées dans le monde. Récemment, la France a pris la tête des soutiens en faveur de la Convention pour la diversité culturelle adoptée par l’UNESCO et ICOM France, ainsi que les Comités internationaux basés en France (AVICOM, CIMAM, CIMUSET), ont participé activement au mouvement pour introduire les nouvelles technologies dans le monde des musées. Ces initiatives sont liées, et de plus en plus, les professionnels de musées sont des acteurs essentiels pour établir des ponts entre l’Europe et les autres parties du monde.

Les bonnes raisons de célébrer l’année 2006, l’ICOM les doit aussi à des comités tels que l’ICOM France, dont les activités intenses ont énormément apporté à l’organisation, dont l’esprit de solidarité, dont témoignent de généreuses contributions au fonds de l’ICOM, ont aidé l’organisation à toucher nos membres moins biens dotés et, finalement, dont le soutien s’est révélé précieux pour le Secrétariat tout au long de ces 60 années.

J’encourage ICOM France à célébrer ces deux anniversaires en faisant une promotion active de notre code de déontologie auprès de ses membres, en multipliant ses activités, en poursuivant ses pratiques généreuses et, enfin, en nous aidant à identifier les besoins qui se font jour dans la communauté muséale.

John Zvereff
Secrétaire général de l’ICOM

 

Organiser une Assemblée générale du Comité national français en Allemagne, cette idée s’est imposée au nouveau Bureau exécutif de notre association. En Allemagne et plus particulièrement à Berlin, au Deutsches Historisches Museum, dont les expositions rendent visible notre histoire commune au travers des violences mais aussi des rapprochements qui ont marqué la période récente. En 2003, à l’occasion du 40e anniversaire du Traité de l’Elysée, le Haut Conseil culturel franco-allemand a encouragé les échanges entre les professionnels de musée et soutenu notamment les Rencontres de professionnels de musées de science qui se sont déroulées à Munich avant de nouveaux Dialogues franco-allemands organisés à Dijon et qui ont rassemblé de nombreux jeunes professionnels.

A Berlin, le thème de notre Assemblée générale était « musée et ville », un sujet trop vaste pour être traité dans toute sa complexité mais les communications que nous éditons dans ce numéro de la Lettre rendent bien compte de la diversité des approches : du musée de ville au musée dans la ville puis au « musée fabrique de ville », les intervenants français et allemands se sont attachés à des expériences sensibles que les visites proposées dans les musées à Berlin ont permis d’incarner. Le programme de l’île des musées en particulier a été présenté par le directeur général des musées de Berlin, Peter-Klaus Schuster. Les collègues qui nous ont accueillis au Musée Juif, à la Berlinische Galerie comme au Pergamon Musem ou dans les musées situés à Dahlem ont ouvert de nouvelles voies pour une coopération déjà engagée par des recherches ou des expositions conçues dans cet esprit de coopération culturelle qui a marqué cette Assemblée générale du Comité national français en Allemagne. L’écoute de la langue du partenaire était favorisée par une traduction simultanée des débats.

La présence à Berlin de la Directrice des musées de France, Francine Mariani-Ducray, a été vivement appréciée par les participants français et allemands. Je tiens à remercier tous ceux qui nous ont aidés à organiser ces journées et notamment le Président d’ICOM Allemagne, York Langenstein, Johanna Westphal dont la parfaite maîtrise de notre langue a été un atout pour la réussite de cette manifestation, Hans-Martin Hinz, membre du Conseil exécutif de l’ICOM et Hans Ottomeyer, directeur général du Deutsches Historisches Museum. Rien n’aurait été possible également sans le concours actif de notre conseiller culturel à Berlin, Chantal Colleu-Dumond et je remercie plus particulièrement l’ambassadeur de France à Berlin, M. Claude Martin, qui a favorisé une rencontre chaleureuse entre tous les participants.

La densité des communications et le nombre de textes n’ont pas permis de reprendre dans cette Lettre les compte-rendus des conférences organisées par les comités internationaux durant cette année 2005. Ces comptes rendus paraîtront donc dans une prochaine édition.

L’année 2006 est une année-anniversaire pour notre organisation, l’ICOM, fondée en 1946, à Paris. John Zvereff, secrétaire général de l’ICOM, nous livre ici les principales réflexions qui marqueront ce 60e anniversaire mais aussi le 20e anniversaire du code de déontologie, véritable charte de notre organisation.

Jacques Perot, ancien Président de l’ICOM, a été désigné comme président d’honneur de la célébration du 60e anniversaire. Le Comité national français participera naturellement aux moments forts de cette année 2006 et notamment aux rencontres organisées pour notre prochaine assemblée générale qui aura lieu en juin 2006 à Rennes. Je me réjouis de vous retrouver, nombreux, à l’occasion de ces futures journées qui témoigneront une fois encore de notre attachement à l’ICOM, lieu de rassemblement mais aussi d’innovation pour tous les professionnels de musées.

Cet attachement est tout d’abord celui que nous portons à nos collègues. Nous sommes nombreux à nous souvenir avec émotion de l’engagement de Viviane Huchard qui nous a quitté cette année et à laquelle M. Hubert Landais, ancien président et membre d’honneur de l’ICOM, rend dans cette Lettre un hommage auquel s’associe, avec une profonde sincérité, toute notre communauté.

Dominique Ferriot,
Présidente ICOM France

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