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Entre collections et publics : le récit dans l'exposition

Les actes d'ICOM France n°41

Editorial

Après une année de débats riches et denses sur le « musée du XXIe siècle », très largement consacrés à la question des publics, arrêtons-nous un temps sur les collections et ce qui fait lien entre collections et publics.

Comment rendre les collections des musées aussi vivantes et attractives que les événements qui les entourent ? Comment « animer » l’objet et le rendre familier et intelligible à tous ? La narration rend vivant et accessible l’objet dans ses murs, et elle interagit avec les connaissances et le profil du visiteur. Le récit, spectacle changeant dans un parcours durable, estompe le clivage entre événementiel et permanent qu’il actualise et désacralise.

À tout moment, il peut s’adapter aux publics dans leur diversité d’âge, de langue, d’origine géographique ou sociale... et s’enrichir au rythme des connaissances scientifiques nouvelles. En cela, l’approche par le récit est une réponse à la recherche de démocratisation du musée, à l’opposé d’une vision d’élitisme et d’immobilisme qu’on lui prête parfois.

Ce thème, que l’on a choisi de débattre lors de la journée professionnelle 2017 d’ICOM France, ne pouvait mieux trouver sa place qu’au musée des Confluences à Lyon, qui s’attache à raconter la « vibration du monde ». Parce qu’il rassemble des collections issues de multiples provenances, le musée des Confluences devait construire entre elles un cheminement lisible, en faire l’histoire et permettre au visiteur d’avancer dans un parcours créatif avec des clés de lecture accessibles.

Construire ce récit a inspiré le projet architectural et a déterminé son cahier des charges. L’architecture du bâtiment et son emplacement entre deux eaux contribuent à ce récit, le musée des Confluences s’inscrivant ainsi dans un « paysage culturel » qu’il participe à transformer.

L’attractivité de cette journée ne s’est pas démentie : 420 inscrits, attirés par la pertinence du thème mais aussi par l’exceptionnel panel de onze responsables ou directeurs de grands musées français et étrangers. Au nom de l’équipe d’ICOM France, je les en remercie, ainsi que les trois modérateurs, responsables de musées et administrateurs d’ICOM France. Déjà en 2016, lors de la journée professionnelle organisée au Sénat, il était frappant de constater que nos membres attendaient de nos rencontres qu’elles soient des espaces de réflexion. En répondant nombreux à nos invitations tout au long de l’année 2017, les membres d’ICOM France ont ainsi manifesté leur aspiration à participer au débat sur le devenir de leurs métiers, de leurs institutions et d’intervenir sur d’importantes transformations en cours dans les musées. Les adhérents d’ICOM France sont issus de tous les corps de métier des musées, de toutes les strates hiérarchiques et d’établissements de toutes tailles répartis sur l’ensemble du territoire. C’est une incontestable représentativité et c’est en leur nom à tous que nous avons participé, en décembre 2017, à l’invitation du ministère de la Culture aux Assises des métiers des musées.

L’ICOM est un réseau de musées répartis dans 136 pays dont ICOM France est un des tous premiers contributeurs ; cela légitime une fierté, mais surtout cela nous oblige. Avec cette journée professionnelle, nous contribuons ensemble à tracer les contours du musée que nous voulons pour demain.

Juliette Raoul-Duval, présidente

 

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