Thumbnail

Edito - saison 2020

par Juliette Raoul-Duval, présidente
Thumbnail


Chers membres,

L’ année qui s'achève a été très dense et vous y avez largement contribué : 6 soirées-débat, toutes mises en lignes ; une journée entière consacrée aux donations ; 8 publications ; de nombreuses interventions dans des colloques, un site actualisé en continu avec les informations que vous nous communiquez, une lettre périodique etc...

L’ année 2019 était aussi une année d’élection à ICOM France. 
L' équipe renouvelée est plus que jamais déterminée à poursuivre la dynamique engagée pour rester l'organisation de tous les professionnels de tous les musées. Pour cela, nous avons besoin de votre implication à tous dans notre réseau.

L’ année 2019 fut également celle d’un coup de théâtre au sein de notre organisation internationale : à Kyoto, la présentation d’une « nouvelle définition du musée », dans laquelle de nombreux musées ne se reconnaissaient pas et ne reconnaissaient pas leur organisation ICOM,  a suscité de multiples réactions des membres mais aussi de toute la communauté des musées, des acteurs culturels et de la presse. Pendant l’assemblée générale au Japon, une large majorité s’est dégagée pour reporter le vote de cette proposition et se donner le temps de retravailler.  ICOM France y a pris une part très active - et de l’avis général décisive - et cela désormais nous oblige. Depuis, les échanges se sont poursuivis, jour après jour, avec d’autres comités nationaux et internationaux de l’ICOM.

En mars prochain, à Paris, nous accueillerons ces comités pour rapprocher nos réflexions. La présidente et le conseil d’administration d’ICOM international, ainsi que la présidente du groupe de travail qui a produit la « définition », sont naturellement conviés. Il s’agit de contribuer à dégager de manière constructive une vision partagée et de forger un nouveau consensus entre membres, sur ce qui définit un musée. Cette rencontre à Paris est une étape, il y en aura dans d’autres pays : la dynamique est internationale.  Bien sûr, nous rendrons compte des travaux sur ce site. Nous vous le devons : nombre d’entre vous se sont mobilisés et sont désireux aujourd’hui d’en débattre. En particulier, avec les associations professionnelles membres du conseil d’administration d’ICOM France telles que l’AGCCPF, la FEMS, la FFCR …, le dialogue est installé et fructueux.

Le 29 avril, nous proposerons donc une rencontre publique sur ce thème de la définition. Ce sera notre 7ème soirée-débat déontologie avec l’INP, avec qui nous sommes désormais liés par une convention. Le moment est propice, à mi-chemin entre la journée de travail des comités et la prochaine assemblée générale annuelle de l’ICOM en juin à l’UNESCO, que nous aborderons nourris ainsi de vos questions. A cette date, le calendrier des étapes suivantes sera visible. Le groupe de travail international « Définition, projet et prospective » a été relancé il y a quelques jours, la présidente de l’ICOM, m’a invitée à y participer - ce n’était pas le cas du groupe précédent. J’ai exprimé d’emblée, avec Emilie Girard, notre vice-présidente, la requête d’avoir du temps et de la sérénité pour travailler - après tout, il n’y a pas d’urgence à actualiser une définition qui ne lèse personne - et la nécessité que le groupe s'attache non seulement aux mots d'une définition mais aussi à formuler des valeurs partagées. L' ICOM est devenu en 70 ans une ONG plus influente mais aussi plus hétérogène : 45 000 membres dans 135 pays. Forcément, tous n’ont pas la même structuration, les mêmes enjeux, les mêmes demandes. Avoir des attentes différentes ne veut pas dire diverger. Il est donc important de re-trouver ce qui nous unit aujourd’hui : c’est le défi de cette mandature. De ce point de vue, le « code de déontologie » me semble l'outil de notre culture commune. Traduit dans 37 langues, il s'adresse à chacun et permet à tous de s'appuyer sur des règles et des principes élaborés collectivement dans l'intérêt général. Cela donne du poids aux professionnels dans leur institution et aux institutions dans leurs territoires.

En 2020, encore, nous vous proposerons de nombreux temps d’échange, comme nous l’avons fait au cours des trois dernières années. Trois soirées débats-déontologie sont d'ores et déjà prévues avec l’INP, la journée professionnelle annuelle aura lieu les 25 et 26 septembre à Strasbourg, et ces rencontres sont ouvertes à tous, filmées pour que les absents les retrouvent sur internet, publiées dans notre collection ICOM France, sur le site et sur papier. Vous êtes de plus en plus nombreux à les suivre.

Autre action prioritaire en 2020, venir en appui de nos membres dans leurs comités internationaux. 2500 membres français sont aujourd’hui membres de l’un des 31 comités internationaux d’ICOM (c’est la plus forte représentation nationale) et 11 sont élus d’un board. C'est une progression remarquable. Nous l'avions souhaitée, encouragée, avions sensibilisé les présidents des institutions à l'intérêt que leurs personnels participent à des comités internationaux. Les résultats sont là. Nous allons mettre en place des outils de communication entre ces membres pour permettre l'échange de bonnes pratiques. Rappelons qu’ICOM France peut aider les membres qui participent aux réunions annuelles de leur comité et apporter une contribution aux conférences des comités qui se tiennent en France.

J’évoque encore pour cette année notre action en faveur de la francophonie après l’initiative que nous avons lancée à Kyoto pour la constitution d’un réseau des musées francophones. 40 membres de pays francophones ont répondu à notre appel dès septembre et continuent de répondre.

Enfin, au cours de l'année, nous mènerons auprès de vous une enquête pour mieux vous connaître. Quels métiers nos membres exercent-ils, dans quelle région, au sein de quels type d’établissements, sous quel statut… ? Nous avons de plus en plus de demandes d’adhésion, alors même que nos critères pour adhérer sont toujours aussi rigoureux, c'est un signe de vitalité. Nous allons nous rapprocher d'autres comités nationaux pour harmoniser nos critères.  Cela nous permettra de mieux encore saisir la réalité de la vie des musées aujourd’hui.

Je vous souhaite de nombreux beaux projets dans vos musées.

Bien cordialement

Juliette Raoul-Duval
Présidente d'ICOM France