Edito d'octobre 2022

Sous-titre
Une nouvelle mandature débute
par Emilie Girard, présidente

Chers / chères membres d’ICOM France, chers/ chères collègues,

Je tiens tout d’abord à remercier l’ensemble des membres d’ICOM France qui m’ont réélue au sein du Conseil d’administration, ainsi que les administrateurs qui m’ont exprimé leur confiance en me choisissant comme présidente. Je souhaite également saluer le nouveau bureau : Valérie Guillaume (vice-présidente), Marie Grasse (trésorière), Laure Ménétrier (secrétaire), Frédéric Ladonne (trésorier adjoint) et Florence Le Corre (secrétaire adjointe).

Cette nouvelle mandature débute alors que nous traversons une crise climatique et énergétique sans précédent, une crise qui nous incite à réinterroger nos pratiques et à explorer des solutions que nous n’aurions pas envisagées il y a quelques années encore, pour des raisons d'économie ou de sobriété, mais également avec un souci ardent de construire des pratiques plus soutenables. Le sujet du développement durable, qui dépasse les seuls enjeux climatiques, et auquel ICOM France a déjà consacré  de débats et des actions, est aujourd’hui ravivé par cette crise. Il a évidemment largement occupé les esprits lors de la dernière conférence d’ICOM à Prague qui a abordé d’autres sujets cruciaux et révélé des points de vigilance qu’il nous faut garder à l’esprit. Je n’en mentionnerais ici que trois:

  • La question de la « décolonisation » (on notera que certains au sein de notre organisation auraient aimé que le terme soit intégré à notre nouvelle définition du musée) qui pousse à repenser la « manière d’être au monde » des musées ;
     
  • Son « presque » corolaire, la place de l’Europe dans le concert international des musées, une Europe souvent remise en cause, ou du moins interrogée par nombre de nos collègues ;
     
  • La nécessaire réaffirmation que l’ICOM représente TOUS les professionnels de TOUS les musées (alors que les musées de Beaux-Arts se faisaient rares à Prague), engage à s’interroger sur ce qui fait lien entre toutes nos structures, pour ne pas perdre ce qui fait la singularité de l’ICOM, c'est-à-dire la plus grande diversité.

La période pousse à remettre en cause un certain état de faits longtemps considéré comme acquis, et nous impose de repenser nos métiers et le rôle des musées.

Dans ce contexte, c’est avec engagement et conviction que je me suis portée candidate à la présidence du comité français de l’ICOM, consciente des missions que notre association professionnelle peut jouer pour offrir un espace d’expression à ses membres, porter leur voix et faire avancer le débat.
ICOM France cheminera en étroite concertation avec l’ensemble des interlocuteurs nationaux dont le Ministère de la culture, ses opérateurs, ses acteurs, les collectivités territoriales et les associations professionnelles.

Sur le plan national, ICOM France doit poursuivre le travail de fond mené avec les membres et pour les membres et ainsi renforcer son réseau, cœur de son activité. Les idées de thématiques autour desquelles construire les futurs rendez-vous sont nombreuses (la réévaluation des normes de conservation, la construction de nouveaux récits au musée, la réinvention du développement des ressources en temps de crise, les nouveaux développements du numérique…) et ne manqueront pas d’être enrichies des propositions qui émaneront de l’ensemble de la « communauté ICOM France ».
Faites-les nous connaitre ! Nous vous communiquerons prochainement la prochaine date et la prochaine thématique de notre soirée-débat de déontologie.

Mes années antérieures passées au sein d’ICOM France m’ont permis de voir comment la spontanéité des échanges et la souplesse de formats légers, à côté de débats plus organisés, est un atout formidable pour créer du lien et porter la vitalité de notre association. J’aurai à cœur de rendre possible ces espaces de discussion qui permettent de faire entendre les acteurs de terrains investis et désireux de partager leur expériences ou leurs interrogations.

C’est la voix commune des membres français de l’ICOM, ainsi mise en valeur, qu’il nous faudra porter sur la scène internationale. Nous pouvons d’abord compter sur l’opportunité unique donnée par l’élection à la présidence d’ICOM Europe de Juliette Raoul-Duval. Nous faisons face à un enjeu de taille: porter les positions européennes dans un contexte de grande méfiance. Nous devrons compter sur et faire vivre les liens établis avec nos collègues d’autres comités nationaux (l’Allemagne, la Belgique, la Grèce, l’Espagne, l’Italie pour n’en citer que quelques-uns), mais aussi savoir dialoguer avec d’autres comités européens dont les voix divergent parfois des nôtres. Si le dialogue intra-européen est d’importance, la discussion avec les autres comités internationaux et alliances sera primordiale, pour ne pas isoler ICOM France du reste du monde.

Participer aux grands chantiers de notre organisation (comme la mise à jour du code de déontologie, vous pouvez d’ailleurs faire remonter vos avis en répondant à la consultation lancée par ETHCOM sur l’espace membre d’ICOM, avant le 31 octobre), répondre aux appels d’offre d’ICOM en collaboration avec d’autres comités, rester attentif à la question des conflits internationaux et au rôle que notre association peut jouer dans le domaine de compétence et d’actions qui est le sien, favoriser les échanges entre les représentants français dans les comités internationaux (une rencontre sur plateforme sera prochainement organisée), poursuivre les efforts en faveur du plurilinguisme (vous pouvez déjà noter une réunion du groupe Define dédiée aux francophones le 25 octobre sur les questions relatives à la traduction de la nouvelle définition des musées d’ICOM)  : voici quelques premières pistes de travail pour construire ensemble l’avenir commun de l’ICOM.

Certes, la période actuelle est bouleversante, elle bouscule nos certitudes et nos habitudes, mais cela la rend aussi passionnante.
Je souhaite mettre à profit mon expérience au sein d’ICOM, ma connaissance des réseaux institutionnels et associatifs et ma force de travail pour porter ces sujets au sein d’un bureau impliqué et engagé, avec une équipe permanente confortée, dans le souci constant de l’écoute des membres et des représentants élus / représentantes élues dont notre association tire sa légitimité.
Je crois au collectif et à la force d’un travail commun, engagé et partagé, pour relever les défis qui sont les nôtres.

A très vite !