
Prêter aujourd’hui : nouveaux enjeux de la circulation des collections
Propos de la soirée
Le récent et vif débat autour du prêt de la tapisserie de Bayeux, suite à l’annonce du Président de la République le 8 juillet dernier de proposer son exposition à Londres en 2026, nous rappelle, s’il en était besoin, l’importance symbolique de la circulation des œuvres. Favoriser la connaissance des collections et la mise en relation de publics éloignés des lieux de conservation avec certaines œuvres du patrimoine n’est pas le seul motif à la mise en mouvement des fonds
Le colloque Histoires de prêts : mémoires et enjeux des prêts dans les musées, coorganisé en 2017 par l’École du Louvre, l’Institut d'histoire moderne et contemporaine, le Centre national de la recherche scientifique et l’École normale supérieure, proposait de faire le point sur l’évolution de la doctrine et des pratiques de prêts. Solliciter ou accorder un prêt ou un dépôt, c’est contribuer à l’actualisation et à l’enrichissement de la connaissance, mais c’est aussi marquer l’entérinement d’un partenariat, répondre à une commande politique, faire acte de diplomatie. 8 ans après ce colloque, il paraissait intéressant de se questionner sur ce qui a encore changé depuis : pourquoi et comment « prêter » aujourd’hui ? À quels nouveaux enjeux les musées ont-ils à faire face lorsqu’ils ont sorti les collections de leurs lieux de conservation habituels ?
Force est de constater que les prêteurs et les emprunteurs se diversifient (musées publics, privés, collectionneurs, galeristes…). La charge de travail induite par l’organisation des mouvements de collections, pesant sur des équipes souvent réduites et mobilisées par des objectifs divers, est interrogée. La pression financière qui pèse sur les musées impacte également la question des mouvements de collections : quels coûts faire supporter aux emprunteurs ? Les prêts peuvent-ils constituer une source de revenus ou, à minima, peuvent-ils ne pas « coûter » à l’établissement prêteur ? Comment réduire les frais de caisserie, de transport, d’assurance ? Qu’en est-il de la vocation de diffusion des collections publiques ? L’impact écologique des prêts est également interrogé voire mesuré, et prêter ou emprunter à des musées lointains pose aujourd’hui des questions que nous ignorions il y a encore quelques années. Les pratiques métiers établies sont revues à l’aune du tournant durable que prennent nos établissements : réflexion sur de nouvelles normes, prolongation des durées de prêt, révision des procédures de convoiement, mutualisation des projets…
Des groupes de travail se constituent pour réinterroger les pratiques métiers et définir de nouvelles règles. Est-on en train d’établir une nouvelle éthique de la circulation des collections ? Cette soirée-débat entend faire le point sur les problématiques rencontrées par les professionnels de musées, prêteurs et emprunteurs, et permettre d’échanger sur les réflexions en cours.
Émilie Girard,
présidente d'ICOM France
Modalités
Événement public, ouvert uniquement sur inscription (sur place - amphithéâtre Cézanne de l'École du Louvre et en ligne).
Participation sur plateforme numérique Zoom
Lien du webinaire prochainement disponible.
Participation sur place
Amphithéâtre Cézanne de l'École du Louvre
Entrée Porte Jaujard (aile de Flore) - place du Carrousel - 75001 Paris
Accueil du public à partir de 17h40

Séance simultanément traduite en anglais, espagnol et français avec le soutien du ministère de la Culture.
