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Le patrimoine de la viticulture face aux enjeux des musées et des territoires »

Du 5 au 6 novembre 2025 // Salle du conseil communautaire de Grand Cognac
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Ce colloque est organisé par Grand Cognac Communauté d’Agglomération, en partenariat avec la Direction régionale des Affaires culturelles de NouvelleAquitaine, la Fédération des musées d’agriculture et du patrimoine rural (AFMA) et le musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée Mucem-Marseille.

Le colloque est destiné à être au plus près des acteurs et des différents publics qui ont en charge le patrimoine viticole au sens large.

Ces journées ont pour objectif de confronter les expériences et trouver des solutions pour développer l’attractivité culturelle des régions viticoles, et notamment des musées de société. Il s’agit, d’une part, de proposer une relecture des collections, de les redéfinir et de les questionner pour permettre, d’autre part, d’impliquer nos contemporains et notamment les jeunes dans l’histoire de la viticulture en intégrant les problématiques et enjeux actuels de cette filière. Il s’agit également d’associer d’autres acteurs tels que les domaines et le négoce en vins et spiritueux ou encore de renouveler l’implication des collectivités territoriales à l’égard d’un patrimoine muséal trop souvent menacé.

Tout comme les autres filières agricoles, le secteur de la viticulture a connu de grandes évolutions depuis la crise du phylloxéra au XIX siècle et depuis un demi-siècle une industrialisation dans un marché mondialisé. Les modes de production sont variables d’un vignoble à l’autre et d’un domaine à l’autre. Les filières viticoles sont donc multiples, avec des cépages, des terroirs et des appellations nombreuses avec pour chacune leur spécificité. Les modes de production des vignes et du vin, mais aussi les modes de fonctionnement sont variés, avec des producteurs indépendants, des coopératives, mais aussi de grands groupes internationaux.

La viticulture connait des aléas très variables et de plus en plus incontrôlables, qu’ils soient économiques, souvent liés à la géopolitique, sanitaires ou encore climatiques de plus en plus extrêmes (excès ou manque de pluie, de chaleur, grêle, gel, maladies). C’est un secteur devenu très concurrentiel au niveau national et international. La France est le troisième pays exportateur de vin en volume au monde.

La consommation de vin diminue et les attentes des consommateurs évoluent vers des vins plus légers, voire sans alcool. Depuis quelques années, la viticulture durable vise à garantir la pérennité du vignoble et un revenu stable pour les viticulteurs, tout en préservant l’environnement et le bien-être humain. Ces pratiques en faveur de l’écologie exigent un changement de mentalité et de méthodes de travail.

La reconnaissance culturelle des paysages viticoles, et notamment celle des Climats du Vignoble de Bourgogne et des Coteaux, maisons et caves de Champagne auprès de l’UNESCO ouvre un nouveau champ lié au patrimoine culturel où le vin n’est plus seulement considéré comme de l’alcool, mais une boisson civilisationnelle profondément ancrée dans notre culture et considérée comme un moment de partage et de convivialité. Les centres d’interprétation, notamment ceux en lien avec l’inscription au patrimoine mondial, se multiplient, axant leur contenu et leur communication sur les nouvelles technologies numériques et audiovisuelles, favorisant l’idée d’une narration recherchée par les touristes alors que les collections d’objets réels se meurent dans les musées. Une route européenne des vins  « Iter Vitis » est labellisée par le Conseil de l’Europe. L’ænotourisme est en pleine expansion depuis quelques années dans les différentes régions viticoles françaises, mais aussi européennes.

Dans ce contexte économique, social et culturel en évolution permanente, quel peut être le rôle des structures patrimoniales dans des débats qui préoccupent de plus en plus nos concitoyens? Ce patrimoine viticole peut-il porter une réflexion sur des alternatives viables face aux enjeux écologiques actuels et à venir? Est-ce que le musée peut, ou doit, se révéler être un lieu de débat, de réflexion et de ressourcement et ainsi apporter des réponses aux problèmes actuels? La mise en avant des collections viticoles et des pratiques du passé nous semblent constituer un levier intéressant pour répondre à certains de ces enjeux. Réactiver ces collections viticoles est aujourd’hui une nécessité. Il s’agit donc de revisiter certaines techniques, certains outils qui ont été oubliés, mais qui pourraient répondre à ces défis. Le sujet de ce projet ne concerne pas seulement les collections muséales, mais également la transmission des savoir-faire viticoles au sens large par le biais du patrimoine culturel immatériel.

Des relectures de ces patrimoines, ouvertes sur l’avenir et non plus seulement sur le passé, seront mises en lumière à travers ces journées et permettront de faire le lien entre objets du passé et actualité.

Le partage, l’échange et la transmission sont au cœur de cette initiative, puisqu’il s’agit de mettre en commun des connaissances, des savoirs et de trouver des solutions et alternatives pour valoriser ces collections viticoles et tout ce qu’elles peuvent positivement nous apporter.

Le public est large, de proximité, mais aussi régional national, voire international: responsables de musées et de collections vitivinicoles, acteurs de la filière vigne et vin, élus des collectivités territoriales qui peuvent aborder le patrimoine viticole comme un levier de développement territorial, enseignement professionnel et universitaire, personnes impliquées dans la constitution et la mise en valeur de toutes formes de patrimoines viticoles, paysagers, matériels et immatériels.

Ce colloque s’inscrit dans une série de trois premiers colloques qui s’interrogent sur le devenir des collections agricoles au sens large dans les musées de société et les nouvelles lectures qui peuvent en être faites. Un premier colloque a eu trait aux collections agricoles liées au machinisme au COMPA, musée de l’Agriculture à Chartres (30 novembre et 01 décembre 2023) et le second aux collections liées à l’élevage et à la transhumance au musée départemental des arts et métiers traditionnels à Salles-la-Source, Aveyron (16 et 17 octobre 2024). Le présent projet constitue le troisième volet de ce triptyque. Des actes seront publiés à l’issue du colloque.

PROGRAMME ET INSCRIPTION

Date limite pour s’inscrire : Vendredi 24 octobre 2025