Illustration

Autres objets, autres enjeux ? Les catalogues d’exposition hors du champ des arts visuels

Sous-titre
Journée d’étude
Du 6 au 7 novembre 2025 // Université Grenoble Alpes et Musée dauphinois
Contenu

Après plusieurs journées d’études appréhendant le catalogue d’exposition d’arts visuels comme un objet d’étude en soi (Paris 2023 et 2024, Bordeaux 2025), ce titre sous forme de question est volontairement provocateur. Il reprend en effet, pour évidemment le questionner, un partage entre musées des Beaux-arts et musées autres qui a structuré la vision des musées du point de vue de l’action publique, et qui a renvoyé dans une catégorie définie par défaut des musées extrêmement divers et hétérogènes. 

Il s’agit ici d’interroger les formes, les pratiques et les enjeux liés aux catalogues d’expositions et aux publications liées à celles-ci, dans les musées de société, les écomusées ou les musées de science, mais aussi les catalogues dédiés à des œuvres d’art de nature essentiellement allographique, c’est-à-dire qui ne se matérialisent pas dans un objet unique ou en un nombre limité d’exemplaires, mais qui s’incarnent sur le temps long dans des objets dont la diversité ne modifie pas l’œuvre idéale, comme le livre, la partition, et/ou qui s’interprètent sous des formes immatérielles, comme le concert, le spectacle de danse, la représentation théâtrale, etc.

Alors que la mise en exposition de tels artefacts a elle-même déjà fait l’objet de plusieurs travaux dans chacun de ces domaines, le catalogue qui l’accompagne n’a pas encore été vraiment interrogé, pas plus que ces différents domaines n’ont été traités ensemble. La réunion de ces différents domaines, très hétérogènes, doit d’ailleurs être immédiatement interrogée : y a-t-il réellement des différences essentielles entre le catalogue d’une exposition réunissant des œuvres autographiques (peinture, sculpture, etc.) et celui d’une exposition d’œuvres allographiques (littérature, musique, danse, etc.) ? Peut-on considérer les ouvrages édités à l’occasion d’expositions reliées à des problématiques en sciences humaines et sociales, comme des « catalogues », définis plutôt dans ce cas à partir d’un usage lié à la visite d’exposition ?
Existe-t-il vraiment des catalogues « autres », comme on a voulu désigner des musées « autres », ceux qui n’étaient pas des beaux-arts ? Y aurait-il d’un côté les catalogues d’exposition réunissant des artefacts d’abord considérés comme des œuvres d’art, de l’autre des catalogues réunissant des artefacts d’abord compris comme documents ? En retour, dans quelle mesure le choix même de la forme catalogue d’exposition témoigne-t-il du statut que l’on souhaite donner aux artefacts exposés ?
Cette journée d’étude propose de réfléchir à la fois aux similitudes et aux différences, aux enjeux communs et aux spécificités de chaque forme éditoriale, aux passages comme aux rejets, avec l’idée que cette réflexion peut permettre en retour d’éclairer le rôle des différents lieux d’exposition et d’interroger le statut des artefacts comme l’articulation entre le document et l’œuvre d’art.

Membres du comité d’organisation :

– Marie Gispert, professeure d’histoire de l’art contemporain, Université Grenoble Alpes, LARHRA : marie.gispert@univ-grenoble-alpes.fr

– Hélène Trespeuch, professeure d’histoire de l’art contemporain, Université Bordeaux Montaigne, CRHA – F.-G. Pariset : helene.trespeuch@u-bordeaux-montaigne.fr

Comité scientifique : Marie-Christine Bordeaux (Université Grenoble Alpes), Alice Buffet (Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère), Marie-Charlotte Calafat (MUCEM), Olivier Cogne (Musée dauphinois), Marie Gispert (Université Grenoble Alpes), Aziza Gril-Mariotte (Musée des Tissus et des Arts Décoratifs de Lyon / Aix Marseille Université), Joëlle Le Marec (Museum National d’Histoire naturelle), Federica Tamarozzi (MEG, Genève), Hélène Trespeuch (Université Bordeaux Montaigne), Erika Wicky (Université Grenoble Alpes).

Programme et inscriptions à venir